Initialement absent du scénario, le Sentry de Lewis Pullman est devenu la clé de voûte émotionnelle de Thunderbolts. Une transformation qui doit tout à deux autres films du MCU… et à une brillante réécriture.
Dans Thunderbolts, un personnage plane au-dessus de tous : Bob Reynolds, alias Sentry. Incarné avec intensité par Lewis Pullman, ce héros instable et surpuissant, rongé par la dépression et hanté par son double maléfique — le Void — s’impose comme le cœur battant du film. Pourtant, dans les premières versions du scénario, il n’était même pas prévu.
Quand U.S. Agent devait être le grand méchant

Comme l’a révélé le scénariste Eric Pearson, les premiers jets de Thunderbolts faisaient de John Walker (Wyatt Russell), alias U.S. Agent, l’antagoniste principal. Le film devait prolonger les intrigues de The Falcon and the Winter Soldier, où l’on voyait Walker nouer des liens étroits avec Valentina Allegra de Fontaine (Julia Louis-Dreyfus).
Manipulé par cette dernière, il pensait devoir subir des injections régulières pour stabiliser son sérum de Super Soldat. En réalité, Valentina lui implantait une sorte de “bombe gamma”, inspirée du personnage obscur “A-Bomb”, prête à le transformer en monstre au moment opportun.
Mais ce scénario rappelait trop Captain America: Brave New World, où le président Thaddeus Ross devient malgré lui Red Hulk. Surtout, Pearson estimait que l’histoire manquait d’âme.
L’idée lumineuse : Sentry comme miroir collectif

C’est en replongeant dans les comics de Sentry — qu’il avait étudiés au sein du Marvel Writers Program — que Pearson eut une révélation. « Et si ce héros représentait à lui seul tout le conflit intérieur des Thunderbolts* ? Le tiraillement entre ambition héroïque et profonde dépression. » L’idée était née : intégrer Bob Reynolds comme catalyseur émotionnel du récit.
Le résultat ? Une symphonie intérieure, où chaque membre de l’équipe se projette dans les failles de ce héros brisé. Sentry n’est pas juste un personnage : il est la métaphore incarnée de la lutte contre soi-même.
Spider-Man a forcé Marvel à réinventer l’origine de Sentry
Mais il restait un défi : adapter fidèlement la complexité du personnage. Dans les comics, Sentry et Void sont deux entités séparées. Pour contenir le Void, Bob Reynolds va jusqu’à effacer sa propre mémoire… ainsi que celle du monde entier. Un ressort narratif poignant, utilisé déjà dans Spider-Man: No Way Home, où Peter Parker subit le même sort.
Impossible, donc, de réutiliser l’idée telle quelle. Les scénaristes ont alors opté pour une variation : dans Thunderbolts, Sentry et Void partagent un même corps, et l’amnésie survient à chaque prise de contrôle du Void. Une réinvention qui, loin de trahir les comics, approfondit leur symbolique.
L’exploration la plus fine de la santé mentale dans le MCU ?
Selon le réalisateur Jake Schreier, la dualité Sentry/Void a été pensée comme une allégorie de la santé mentale : entre lumière et ténèbres, confiance et isolement. Une vision nourrie par les échanges avec Paul Jenkins, co-créateur du personnage.
Le résultat est un film sombre, intense et introspectif, où les super-pouvoirs masquent à peine la fragilité humaine. Grâce à deux films qui l’ont contraint à se réinventer, Thunderbolts trouve son identité propre — et offre au MCU l’une de ses figures les plus complexes.









What do you think?
It is nice to know your opinion. Leave a comment.